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Nos Ateliers d’écritures

atelier interminable Nos Ateliers d'écritures Récit

Atelier d’écriture interminable, Capital culturel – 2

L’atelier d’écriture se caractérise par un temps volontairement limité. Mais la proposition d’écriture peut s’émanciper de son cadre d’atelier pour devenir chantier d’écriture. Et, pourquoi pas, consigne obsessionnelle, espace réitératif jusqu’à complet dévoilement.

Je propose une consigne, et une tentative de traitement.

Proposition d’écriture : écrire sous forme de listes commentées le roman d’un échec.

CAPITAL CULTUREL

Texte n°2, toujours le début…

Mauvais jour. Pour m’oublier, je me transporte chez des gens de grand bruit, capables d’étouffer les individualités chétives sous la somme brutale de leurs existences mises en mots.

Couple d’amis : êtres indissociables à apprécier de façon dissociée, rarement amis entre eux.

Accueil agréable en cette fin d’après-midi, la configuration est de bonne augure quoique attendue, sinon caricaturale : la partie féminine du couple d’amis à la cuisine / la partie masculine du couple d’amis au salon. J’en déduis que l’hystérique étant occupée, et l’atone disponible, la situation présente une faible potentiel de tension.

J’investis avec gratitude un divan pour une conversation sans affects. J’accède tranquillement aux échanges protocolaires d’ouverture, évaluation synthétique en une phrase maximum de l’état physique et psychique de quelques personnes de  nos entourages respectifs et communs.

Maîtrisant bien les usages de ce micro-groupe, j’ouvre ensuite à l’hôte masculin la possibilité d’exposer  le credo ostentatoire de la période en cours,  lequel va mobiliser toutes ses neurones et son énergie pour une durée qui varie généralement d’une semaine à quelques mois. Je le fais par pure courtoisie puisque je m’y intéresse faiblement, mais cela me coûte peu de l’y engager: il suffit de commencer n’importe quelle phrase par une expression du type « Tu as vu… » ou « Tu as remarqué… » pour qu’il déroule son concept-clé d’un air exalté.

Il a ainsi investi successivement toute sa capacité de certitude dans:

–          le régime instinctif

–          les constellations familiales

–          les explications anthropologiques des différences entre les sexes (l’homme à la chasse, la femme à la caverne, etc…)

–          la neuropsychologie

–          le feng shui

–          l’extraordinaire potentiel du marché chinois

–          la micro-nutrition

–          la fin de l’Histoire

Pour lire le texte précédent: Capital culturel, texte 1

Nos Ateliers d'écritures Récit

Atelier d’écriture : l’enfance des héros

Les héros de roman les plus célèbres ont acquis une puissance évocatrice quasi mythique et appartiennent à ce fond commun de références qui permet les raccourcis de conversation et les comparaisons faciles. Rastignac ou Emma Bovary ont dépassé le statut de personnages pour accéder à la dimension de l’allégorie: ils « incarnent »(l’ambition, l’adultère, l’illusion amoureuse…).

Ils nous appartiennent, et nous pouvons jouer avec eux d’autant plus que nous les connaissons bien.

Cet extrait du délectable blog d’Eric Chevillard nous invite à combler les lacunes biographiques des héros de roman.

« Avant d’être la sœur de cœur de la femme de trente ans qui s’ennuie dans son couple et dans sa province, la petite Emma Bovary eût été l’amie de la fillette, partageant ses jeux et ses premières expériences dans des albums dessinés – Emma va à l’école ; Une semaine chez maman, une semaine chez papa –, puis celle de l’adolescente – Emma ne mange plus ; T’es trop beau, Lucas, etc. Nous pouvons en effet regretter que les plus fameux personnages de la littérature ne grandissent pas avec leurs lecteurs depuis le plus jeune âge. Ni ne vieillissent avec eux non plus, d’ailleurs – Emma aux Jardins d’Arcadie ; Emma ne se souvient plus de rien –, héros familiers, compagnons de toute une vie. »

Source: L’Autofictif

Proposition d’écriture : Écrire un récit à la première personne, transposant un des « moments » proposés ci-dessous, ou selon ses propres choix en puisant dans ses souvenirs de lecture.  Prendre soin de préserver tout au long du récit le caractère énigmatique de celui-ci, la chute dévoilant idéalement l’identité du personnage choisi.

Nourrir ce récit en s’appuyant sur les caractéristiques des personnages et leur univers, le genre et la tonalité du texte…

Exemples :

Le Petit Nicolas employé de bureau : Alceste a (encore) été renvoyé !

Frédéric, enfant, tombe amoureux d’une camarade de classe.

A quelques heures de la  fin du monde,  par Meursault.

Le Petit Nicolas, René Goscinny, Ed. Gallimard (coll. Folio)

« Et un peu plus tard, nous étions en classe quand le directeur est entré avec Alceste, qui faisait un gros sourire.

– Debout! a dit la maîtresse.

– Assis! a dit le directeur.

Et puis il nous a expliqué qu’il avait décidé d’accorder une nouvelle chance à Alceste. Il a dit qu’il le faisait en pensant aux parents de notre camarade, qui étaient tout tristes devant l’idée que leur enfant risquait de devenir un ignorant et de finir au bagne.

– Votre camarade a fait des excuses à M. Dubon, qui a eu la bonté de les accepter, a dit le directeur; j’espère que votre camarade sera reconnaissant envers cette indulgence et que, la leçon ayant porté et ayant servi d’avertissement, il saura racheter dans l’avenir, par sa conduite, la lourde faute qu’il a commise aujourd’hui. N’est-ce pas?

– Ben… oui, a répondu Alceste.

Le directeur l’a regardé, il a ouvert la bouche, il a fait un soupir et il est parti.

Nous, on était drôlement contents; on s’est tous mis à parler à la fois, mais la maîtresse a tapé sur sa table avec une règle et elle a dit:

– Assis, tout le monde. Alceste regagnez votre place et soyez sage. Clotaire, passez au tableau. »

L’Education sentimentale, Gustave Flaubert, Ed. Larousse (coll. folio classique)

« Ce fut comme une apparition :

Elle était assise, au milieu du banc, toute seule ; ou du moins il ne distingua personne, dans l’éblouissement que lui envoyèrent ses yeux. En même temps qu’il passait, elle leva la tête ; il fléchit involontairement les épaules ; et, quand il se fut mis plus loin, du même côté, il la regarda.
Elle avait un large chapeau de paille, avec des rubans roses qui palpitaient au vent derrière elle. Ses bandeaux noirs, contournant la pointe de ses grands sourcils, descendaient très bas et semblaient presser amoureusement l’ovale de sa figure. Sa robe de mousseline claire, tachetée de petits pois, se répandait à plis nombreux. Elle était en train de broder quelque chose ; et son nez droit, son menton, toute sa personne se découpait sur le fond de l’air bleu.
Comme elle gardait la même attitude, il fit plusieurs tours de droite et de gauche pour dissimuler sa manœuvre ; puis il se planta tout près de son ombrelle, posée contre le banc, et il affectait d’observer une chaloupe sur la rivière.
Jamais il n’avait vu cette splendeur de sa peau brune, la séduction de sa taille, ni cette finesse des doigts que la lumière traversait. Il considérait son panier à ouvrage avec ébahissement, comme une chose extraordinaire. Quels étaient son nom, sa demeure, sa vie, son passé ? Il souhaitait connaître les meubles de sa chambre, toutes les robes qu’elle avait portées, les gens qu’elle fréquentait ; et le désir de la possession physique même disparaissait sous une envie plus profonde, dans une curiosité douloureuse qui n’avait pas de limites.
Une négresse, coiffée d’un foulard, se présenta, en tenant par la main une petite fille, déjà grande. L’enfant, dont les yeux roulaient des larmes, venait de s’éveiller. Elle la prit sur ses genoux.  » Mademoiselle n’était pas sage, quoiqu’elle eût sept ans bientôt ; sa mère ne l’aimerait plus ; on lui pardonnait trop ses caprices.  » Et Frédéric se réjouissait d’entendre ces choses, comme s’il eût fait une découverte, une acquisition. »

L’Etranger, Albert Camus, Ed. Gallimard (coll. Folio)

« Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier.

L’asile de vieillards est à Marengo, à quatre vingts kilomètres d’Alger. Je prendrai l’autobus à deux heures et j’arriverai dans l’après midi. Ainsi, je pourrai veiller et je rentrerai demain soir. J’ai demandé deux jours de congé à mon patron et il ne pouvait pas me les refuser avec une excuse pareille. Mais il n’avait pas l’air content. Je lui ai même dit : « Ce n’est pas de ma faute. » Il n’a pas répondu. J’ai pensé alors que je n’aurais pas dû lui dire cela. En somme, je n’avais pas à m’excuser. C’était plutôt à lui de me présenter ses condoléances. Mais il le fera sans doute après demain, quand il me verra en deuil. Pour le moment, c’est un peu comme si maman n’était pas morte. Après l’enterrement, au contraire, ce sera une affaire classée et tout aura revêtu une allure plus officielle. »

Microsoft Word – Les héros grandissent

épistolaire Nos Ateliers d'écritures

Atelier d’écriture « Correspondances inattendues » 2

Il s’agit ici de proposer des consignes selon le principe  » contenu libre, destinataires imposés ». Le choix des destinataires peut s’émanciper de toute logique, temporalité, réalité. La Fée Clochette peut y entretenir une correspondance avec une ambassadrice de l’UNESCO…

Exercice d’ouverture:

Dans Trois jours chez ma mère, de François Weyergans, le personnage central d’écrivain à la fois génial, improductif et fauché écrit de savoureuses missives à sa banque et au Trésor public. Parmi une série de propositions, les participants auront à choisir (ou tirer au sort) une indication sur la personne qui répond à ces messages, et les circonstances dans lesquels elle répond.

Trois jours chez ma mère extraits

Proposition d’écriture :

Proposer une réponse en trois à cinq lignes. La consigne précise les intentions ou l’état d’esprit de la personne qui répond.

Indications proposées:

« Le banquier est malade. Cela le rend compatissant./Le fax est intercepté par la femme ou l’homme de ménage. Qui répond./La gestion du courrier et des appels de la banque a été sous-traitée à une entreprise étrangère. La pratique du français de l’employé ne lui permet pas de comprendre toutes les subtilités de la lettre. Mais il répond quand même, plein de bonne volonté./ Le banquier (ou l’agent du Trésor) est un écrivain raté. Il en garde une certaine rancœur./ Le fils du banquier, qui a 8 ans mais sait très bien se servir du fax, répond./ Le banquier lit les œuvres complètes de Proust en ce moment. /La réponse est donnée par le psychiatre du banquier ou de l’agent du Trésor…

Réponses à fax

Deuxième partie :

Solliciter les participants afin qu’ils approvisionnent un « chapeau » en suggestions les plus diverses de personnages et personnalités.

Des Papous dans la tête – extraits

Exercice d’atelier d’écriture emprunté aux « Papous » dont tous les amateurs d’ateliers d’écriture possèdent l’anthologie -ou se la procureront s’ils ne l’ont déjà et se régaleront de la virtuosité doublée merveilleusement d’un esprit un peu potache des auteurs dans le maniement de la langue et des références culturelles.

Les très brefs extraits donnent un aperçu de ces lettres « inattendues » qu’il faut absolument lire dans leur intégralité!

Proposition d’écriture:

1) Parmi les propositions tirées du chapeau (4 / participant minimum) choisir un destinateur et un destinataire afin de créer une « rencontre » surprenante. S’émanciper de tout réalisme si nécessaire, mais tenir compte de la biographie ou des caractéristiques prêtées à tel ou tel personnage, et multiplier les références à ces caractéristiques (comme dans les extraits choisis le fameux bonnet rouge ou La Calypso…).

Après un temps d’écriture déterminé, les textes sont échangés entre les participants.

2) Proposer une réponse à la lettre suivant le même principe.

Lecture des lettres et de leur réponse.

épistolaire Nos Ateliers d'écritures

Atelier d’écriture « correspondances inattendues »1

En deux séances d’atelier d’environ 1h30, il s’agit de proposer une approche ludique du genre épistolaire.Une première partie demande aux participants de s’inspirer de contenus imposés et pourrait être ainsi désignée  » lettres à contenu imposé, destinataire libre », la deuxième partie étant construite sur le principe inverse.

Exercice d’ouverture:

Se donner un temps d’écriture court (10 à 15 minutes). Tous les participants écrivent en même temps, en insérant au fur et à mesure de leur écriture des mots ou expressions. Un premier élément à insérer est proposé à partir duquel les participants peuvent choisir leur émetteur et destinataire et commencer leur lettre. Attendre au moins 3 minutes pour proposer un nouvel élément? Choisir une périodicité plus ou moins longue (un mot toutes les 1,2, 3 minutes) :plus on propose de mots à insérer, plus les participants auront à faire preuve de virtuosité ou de fantaisie.

Il paraît important de préciser aux écrivants que la recherche de réalisme rend l’exercice plus difficile, et qu’ils peuvent s’accorder une part de folie dans leurs textes, en se laissant guider ou porter par les propositions de mots à insérer qui leur sont faites. Rappeler également que l’usage de comparaisons et métaphores est très utile pour « caser » des expressions qui ne correspondant pas au texte en train de s’écrire.

Proposition d’expressions à insérer( il s’agit ici de vers): « l’avenue des baisers; purs moments de fête; la porte était ouverte; au pays des géants; loin des fous et des loups; prisonnier des gouttes d’eau »…

De Catherine à Michel

Première partie: »lettres à contenu imposé, destinataire libre »

Pour une écriture en 2 temps, lecture en fin d’atelier.Il s’agit d’introduire dans une lettre au destinataire de son choix des bribes de texte. L’extrait choisi est volontairement déroutant, presque incompréhensible, afin de ne pas imposer un sens à la lettre mais au contraire d’offrir toutes sortes de possibilités. La proposition d’écriture se situe entre la chimère et le logo-rallye, exercices courants des ateliers d’écriture, puisqu’il faut s’approprier un vocabulaire tout en respectant l’ordre du texte.

Extrait 1 Le Vaillant petit tailleur

Proposition d’écriture: Ecrire une lettre depuis un auteur de votre choix à un destinataire de votre choix. Intégrer dans cette lettre des passages de l’extrait 1, en suivant l’ordre du texte : d’un seul mot à une ligne entière. Le premier mot à intégrer est donc « dans », le dernier « affaire ». Il n’est pas nécessaire d’utiliser tout le texte. Le jeu consiste à essayer d’introduire les passages les plus étonnants, et d’utiliser des expressions entières !

Après un temps d’écriture donné (20 minutes minimum), les participants peuvent échanger leurs textes ou écrire la réponse à leur propre lettre. Les résultats sont plus intéressants dans le cas où les textes circulent. Il faut toutefois prévoir dès le départ d’écrire sur des feuilles volantes,  le plus lisiblement possible, et s’assurer que les participants ne sont pas opposés à cette idée (il n’est pas toujours facile de donner son texte).

Extrait 2- L’Homme de la Mancha

Proposition d’écriture: Écrire la réponse à la lettre reçue de la même façon que pour la première lettre, en utilisant le texte 2. On s’émancipera si nécessaire de tout réalisme en s’inspirant de la fantaisie apportée par le texte.

correspondance affaire d’Etat

Nos Ateliers d'écritures Récit

Atelier d’écriture « Patrimoine culturel »

A l’approche des Journées du patrimoine, cet atelier thématique se propose de créer son petit Panthéon personnel, d’imaginer, avec plus ou moins de férocité la propagande touristique de demain, ou encore de revendiquer une vision quelque peu « divergente » de l’histoire de l’art.

L’occasion de s’amuser un peu avec nos classiques.

Première partie:

Support : Les Phares, Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal (1857)

Proposition d’écriture: Sous la forme  d’une série plus ou moins longue de petits paragraphes de trois à quatre lignes, lister ses admirations (ou ses mépris) littéraires; célébrer (ou dénigrer) les auteurs en reprenant la structure du poème de Baudelaire. Commencer chaque paragraphe par un nom, puis y accoler plusieurs appositions en tentant de développer une métaphore pour chacun. Cette image doit représenter une vision personnelle de l’univers de cet auteur ( différente des qualités et caractéristiques qui lui sont d’ordinaire attribuées, ou non). Afin de conserver une unité au poème , il est préférable de choisir les métaphores dans une même catégorie (lieu, monde végétal ou animal…).

Deuxième partie:

Support: un prospectus des « Journées européennes du Patrimoine » édité par la ville de son choix.

Proposition d’écriture: Imaginer le prospectus des Journées du Patrimoine de 2050, en s’inspirant des différentes rubriques du modèle proposé. Imaginer la toponymie, l’héritage culturel et architectural considéré comme digne d’intérêt, les choix et l’état de conservation des bâtiments, les œuvres exposées et les animations proposées…

Cette proposition d’écriture n’inspire pas immédiatement tous les participants. Le choix d’un modèle à la fois simple et suffisamment détaillé est important pour constituer une base. En fonction du monde imaginé en 2050, on peut proposer une simple transposition de chaque partie du prospectus, et fournir un exemple.

Troisième partie

Support: Des Papous dans la Tête: Les DécraquésL’Anthologie, coll., Ed. Gallimard (2004), p 215- 217 ; reproductions de plusieurs chefs-d’œuvre extrêmement célèbres

Petit emprunt aux »décraqués » de cet exercice réjouissant, le « LSD » : « léger strabisme divergent, ou un regard tordu sur la peinture ».

« Réservant au peintre, la tâche sévère et contrôlable de commencer les tableaux, attribuons au spectateur le rôle avantageux, commode et gentiment comique de les achever par sa méditation ou son rêve. » Outre qu’il est toujours agréable de citer Félix Fénéon, cette phrase correspond bien à la règle de notre jeu. »      Source: Des Papous dans la Tête: Les DécraquésL’Anthologie, p 215

La « description objective » faite par Patrice Caumon de La Laitière de Vermeer, est en effet parfois objective (« une huile sur toile de 45 par 41 centimètres ») mais elle s’autorise quelques facéties ( » La jeune femme verse son lait tiède sur un muesli, elle a l’air cruche et en tient une… »), et va jusqu’à proposer une vision pour le moins iconoclaste du sujet ( « La laitière cache avec son corps volumineux une partie du sujet principal du tableau, sujet qui avait donné à l’œuvre son premier titre « Le Mur du fond » »)!

L' »interprétation » de Serge Joncour  nous apprend qu’il s’agit du « premier vrai nu commis par le peintre, et il faut bien le dire, le seul »! Hélas, la longueur des temps de pose et les rigueurs de l’hiver obligeront le peintre à rhabiller son modèle et à renoncer à lui faire porter la jarre au-dessus de la tête. L’allégorie de la source devient ainsi La Laitière!

Proposition d’écriture: Choisir une œuvre dont on ne connaisse pas dans le détail (si possible) la genèse, ou du moins écarter cette influence pour laisser vagabonder l’imaginaire. Regarder cette œuvre avec un œil neuf, et à la façon de Serge Joncour ou Patrice Caumon, avec un « regard tordu ». Réinventer l’histoire, le sujet, le contexte du tableau, et en faire l’exposé à la première personne, avec l’autorité et la précision de l’expert.

En fonction de la longueur de l’atelier d’écriture et de la patience des participants, on peut proposer de traiter la partie « interprétation » seulement ou la « description objective » et l »interprétation ».

La Tour de Babel

Nos Ateliers d'écritures Récit

Atelier d’écriture « La nuit d’avant, la nuit d’après »

Ce thème très riche m’a été inspiré par le beau livre d’Emmanuel Carrère, D’autres vies que la mienne. Il s’articule autour de ces temps forts qui font basculer l’existence. Des vies s’arrêtent et d’autres continuent, marquées par des drames, des changements brutaux qui en modifient radicalement le cours. Le livre est bien plus riche, mais D’autres vies que la mienne m’a laissé le souvenir d’un récit reliant deux nuits, l’une, angoissée, terrifiante, qui s’ouvre sur une victoire (mentale) sur la maladie; l’autre, bouleversante, exténuante au point de paraître interminable malgré une écriture ramassée, qui est la dernière nuit.

Il est plus fréquent d’écrire « le jour où »… Cependant, la nuit dans son silence et sa solitude, nourrit les anticipations angoissées, laisse défiler les images traumatiques, réécrit parfois les frustrations de la journée. Ce temps du retour à soi, qui « précède » ou qui « succède à », amplifie l’émotionnel, modifie nos perceptions. Il s’y cache de petites terreurs, des vérités inavouables, de grandes prises de conscience qui peut-être, n’auront plus le même pouvoir au lever du jour. La nuit est, parfois, une grande traversée entre un jour, et son lendemain décisif, lorsque plus rien ne sera comme avant…

Première partie:

Dans cette première partie, il s’agit de poser le décor avant d’y installer l’histoire, de convoquer les souvenirs et les images qui se rattachent à la nuit. Inventorier, à la façon de Perec, les environnements divers de nos nuits dans un temps d’écriture court, de cinq à dix minutes.

Proposition d’écriture:

1)Ecrire la liste des lieux où l’on a dormi, rapidement, sans réfléchir; ne donner qu’une indication brève. Ne pas classer, chercher à dérouler un inventaire le plus exhaustif possible.

2) Choisir un lieu dans la liste et en faire une description brève, sans faire de phrases complètes, sous la forme d’une prise de notes. Ne donner aucun détail d’ordre biographique, décrire le lieu à la façon d’un observateur objectif.

Rassembler les descriptions : il est possible de les plier et de les mettre dans un chapeau, ou de les afficher afin que chacun puisse les lire. Chacun des participants de l’atelier d’écriture devra écrire à partir de la description produite par un autre.

Proposition d’écriture : A partir de la description, essayer de dégager une impression dominante, une ambiance, une tonalité du lieu qui deviendra tonalité du récit. Imaginer celui ou celle qui y couche ou va s’y installer, son état d’esprit, sa situation, donner une couleur à l’instant, faire le lien entre ce lieu,  le personnage, le moment. Faire habiter ce lieu.  Écrire un petit récit d’une dizaine de lignes.

Deuxième partie:La « nuit d’après »

Support : D’autres vies que la mienne, Emmanuel Carrère (Ed. POL ), p 121 à 123 de  » Les visites, la présence des familles … à … nous n’en n’avons pas fini avec la première nuit. »

Extrait: « Les visites, la présence des familles ne sont autorisées que jusqu’à huit heures.  Etienne reste seul dans sa chambre d’hôpital. On lui a donné à dîner, un cachet pour l’aider à dormir, bientôt on éteint la lumière. Il fait nuit. C’est la première nuit, celle dont il a parlé le jour de notre rencontre, et qu’il essaie cette fois, parce c’est important, très important de me raconter en détail. »

Proposition d’écriture : Imaginer la « première nuit après … » rendue particulière par une annonce, une rencontre, un événement, et dominée par un sentiment (peur, abandon, amour…). Cette nuit est une nuit de solitude absolue. Une métaphore, une image, une association, doit traverser le récit comme un fil rouge, en synthétiser une impression d’ensemble. Écrire un récit à la première personne, au passé ou au présent.

Propositions: la nuit d’après mes dix-huit ans, la nuit d’après mon prix littéraire, ma légion d’honneur, la nuit d’après l’adoption de mon hamster, la nuit d’après mon changement de sexe, la nuit d’après mon coup d’état…

GIGI, texte

Troisième partie:La « nuit d’avant »

Support: Léonard Michaels, Le Club, Christian Bourgeois Editeur (2010) / Jean-Marie Laclavetine, Mouches noyées, in Le Rouge et le Blanc, Ed. Gallimard (1994)

Après la nuit, extraits de textes

Proposition d’écriture : Choisir l’un des extraits. Imaginer ce que fut cette nuit, mais n’en retenir qu’un élément, un épisode, un moment de cette totalité complexe dont chacun des deux textes est le « résultat ». Se focaliser sur un personnage, un détail. Du tableau d’ensemble, reconstituer une partie seulement dans un texte bref, de cinq à dix lignes. Renoncer absolument à tout expliquer ! Le récit sera conçu de façon à pouvoir s’insérer (reprendre le type de narration, les temps verbaux) dans le texte dont est tiré l’extrait.

Kramer et le vaisselier

atelier interminable Nos Ateliers d'écritures Récit

Atelier d’écriture interminable, Capital culturel – 1

L’atelier d’écriture se caractérise par un temps volontairement limité. Mais la proposition d’écriture peut s’émanciper de son cadre d’atelier pour devenir chantier d’écriture. Et, pourquoi pas, consigne obsessionnelle, espace réitératif jusqu’à complet dévoilement.

Je propose une consigne, et une tentative de traitement.

Proposition d’écriture : écrire sous forme de listes commentées le roman d’un échec.


CAPITAL CULTUREL

N°1 : Conventionnellement désigné comme « le début »

–          Cuisses lourdes

–          seins petits et très hauts

–          bras trop longs

–          jambes trop courtes

–          cheveux secs

–          fesses molles.

Tu n’es pas une vraie fille avec au moins quelques attributs gracieux à défaut d’être belle, mais un être taré avec des bas qui plissent, un col mal roulé, des cheveux imprévisibles, une couleur agressivement désaccordée avec l’air du temps. Tu scrutes l’infirmité de ta silhouette dans le rendu cru des miroirs. Il y aura, dans l’assemblage, un détail malheureux, une tache quelque part.

Ce que tu sais de toi représente l’ampleur de ce qui demeure à cacher.

Faire l’amour : suite d’esquives savantes.

Parler : bruit abondant,  dérèglement qui étourdit, où l’agité des mains fournit un paravent à l’épaisseur du visage.

Les définitions dont tu as construit le monde t’épuisent en gesticulations qui s’observent. Entre ces calculs, l’intervalle de vie où tu respires, ce sont ces passivités bienheureuses : lire, regarder les autres s’accommoder de leur espace, accumuler les émotions fades de la télévision, rester à température.

S.H.


Nos Ateliers d'écritures Poésie

Atelier Printemps des poètes, « infinis paysages »

Le Printemps des poètes est l’occasion de découvrir des auteurs et des textes contemporains, de creuser un thème, d’aller chercher du côté de la poésie un renouvellement de son écriture. Les consignes n’auront pas besoin d’être très originales tant les textes sont riches et divers! Il sera peut-être difficile de convaincre les plus réfractaires qu’il peuvent se risquer à l’écriture poétique. Pour les convaincre, rappeler que la poésie est avant tout une écriture libre, la plus libre en ce sens qu’elle initie ses propres codes, qu’elle n’obéit qu’à son « vouloir exprimer ».

Alors, autant commencer par prendre des libertés avec elle! S’emparer des textes pour les triturer, les remodeler, les piller hardiment!La chimère ou le caviardage fourniront une entrée en matière classique, mais subversivement efficace.

Première partie

Pour le caviardage, je propose de choisir deux textes de forme et d’écriture très différentes, l’un plutôt  touffu, prolixe, débordant de mots et d’images, l’autre plutôt dense, ramassé, concis. Le caviardage consistera à passer d’une forme à l’autre, vers l’épure.

Du point de vue créatif, caviarder, ce n’est pas  rayer à la façon des censeurs pour faire disparaître du texte, mais au contraire, révéler un sous-texte, peut-être insoupçonné de l’auteur, un univers caché dans l’apparent de l’écrit.

Pour cet atelier, j’ai choisi les poèmes de Sophie Braganti et de Fabienne Courtade.

Ce que le bleu soulève…

L’Herbe pousse par une fente

Proposition d’écriture : Caviarder ! Supprimer hardiment des passages du texte de Sophie Braganti pour obtenir une version épurée, une forme minimale de son poème. Se rapprocher de la structure et de la forme du poème de Fabienne Courtade.

A lire, l’étonnante version caviardée du poème de Sophie Braganti, qui nous entraîne vers de tout autres paysages!

le bleu, poème presque inédit Exemple de texte réalisé suivant ces consignes

Deuxième partie

Le thème du Printemps des poètes 2011 nous guide vers d’infinis paysages, que l’on peut entendre comme des espaces sans bornes, sans achèvement, sans limite, ou du point de vue de l’inspiration comme inépuisables, insondables, jamais totalement explorés. Si la mer ou la montagne sont réelles, leur paysage est représentation.Aussi le paysage est moins ce que l’on voit que ce que l’on juge digne du regard, susceptible de contemplation. L’association du terme d‘infinis à celui de paysages apparaît alors singulière, puisque le paysage nous a été donné comme ce bout d’univers qui peut être compris dans l’espace restreint d’une carte postale, ou bien découpé par le rond bien net d’une lunette d’observatoire… Le paysage semble dès lors indissociable du regard humain porté sur la nature, et siège naturellement en poésie, langue particulière, idiolecte qui cherche à faire résonner en l’autre sa singularité sensible.

Pour ceux qui, comme moi, apprécient modérément les longues descriptions de couchers de soleil flamboyants ou de verte prairie, ces infinis paysages sont délibérément intérieurs, ils s’étendent dans l’imaginaire. L’atelier d’écriture cherchera ici à dévoiler les paysages mentaux et les utopies, lieux rêvés que l’on porte en soi.

Support: Claude Albarède, extrait inédit tiré du livre à paraître Un Chaos praticable L’extrait choisi sera interprété comme un parcours dans l’écriture, suivant cette idée que tout poème parle aussi de ce qu’est le poème. On parlera d’autotélisme du poème (qui renvoie à sa propre création). L’itinéraire devient la métaphore filée des élans, des détours, des sauts et gambades (expression empruntée à Montaigne) de l’écriture en marche.

les sentiers praticables

Proposition d’écriture : Faire un poème en prose ou en vers libres détaillant chaque étape d’un parcours, d’un itinéraire mental : itinéraire amoureux, parcours de vie, cheminement dans l’écriture… Imaginer toute une géographie intérieure, avec ses reliefs, le jeu des éléments, un climat, une végétation. Ecrire à l’infinitif, à l’impératif ou au présent suivant la nature du texte :  « itinéraire conseillé », récit, description objective…

Enlisement, texte réalisé en atelier

Support: René Char, Qu’il vive!, tiré du recueil Les Matinaux / Henri Michaux, Je vous écris d’un pays lointain, tiré du recueil Plume

Proposition d’écriture : Ecrire la vision d’un pays rêvé, avec son « ordre du monde », ses propres lois naturelles, les principes qui le gouvernent. Procéder par aphorismes, développés, commentés, ou laissés en suspend. Cet ailleurs est utopie, métaphore de ce monde ou idéal personnel.

Nos Ateliers d'écritures Récit

On se souvient

Consacrer un atelier au souvenir est à la fois profitable et périlleux. Le souvenir est une ressource inépuisable qui éloigne le souci de la panne d’inspiration, notamment pour les débutants. Cependant le souvenir est lié à l’affect et à l’intime, et les participants éprouveront peut-être une certaine difficulté à partager cet espace personnel.

Le choix des textes répond ici à la volonté de faire appel à la mémoire commune plutôt qu’au souvenir, à cette histoire générationnelle dans laquelle les histoires individuelles s’inscrivent. L’air du temps nous y convie, qui découpe le siècle dernier en décennies, en courants et en modes, dans la rapide succession de « temps » identifiés par un ou plusieurs marqueurs qui sont autant de fétiches : pantalon pattes d’éléphant, musique yéyé, porte-plume…

Cet atelier invite à la nostalgie et à la discussion ! Il fonctionnera dans des groupes hétérogènes, par la confrontation des « époques », chacun disant « la sienne », mais aussi dans des groupes plus homogènes par la recomposition collective d’un « bon vieux » temps. Il faudra par conséquent dans la séance d’atelier d’écriture, prévoir d’ajouter au temps de la lecture celui du bavardage.

Première partie :

Le très classique (en ateliers d’écriture) « Je me souviens » de Georges Perec ouvre l’atelier. Le choix des phrases étant laissé à l’appréciation de l’animateur, en ayant soin de présenter chacune des catégories de souvenirs dont le mélange constitue l’étrange fatras de la mémoire humaine (ou de ses différentes mémoires) et fait toute la saveur du texte de Perec : souvenirs intimes, précis ou plus vagues, slogans publicitaires, événements historiques d’importance variable, connaissances …

Quelques « je me souviens » :

Je me souviens de notre voiture qui prend feu dans les bois de Lancôme en 76.

Je me souviens du cadeau Bonux disputé avec ma soeur dès qu’un nouveau paquet était acheté.
Je me souviens des coups de règle en fer sur les doigts.
Je me souviens que Voltaire est l’anagramme de Arouet L(e) J(eune) en écrivant V au lieu de U et I au lieu de J.

Je me souviens des Compagnons de la Chanson.

Proposition d’écriture :

1) Ecrire ses « je me souviens » sans réfléchir, en mêlant tout ce qui compose la mémoire : souvenirs intimes, connaissances, éléments d’une mémoire collective (films, publicités…) etc.

2) Choisir l’un des souvenirs évoqués, en essayant de ressusciter les émotions, les impressions liées à ce souvenir, en explorer les petits détails, tout ce qui fait trace dans la mémoire. Faire, en un paragraphe de 10 à 15 lignes, une tentative d’épuisement de ce souvenir.

Deuxième partie :

Supports : Georges Perec, Les Choses, Une histoire des années soixante, Ed. Julliard (1965) / Annie Ernaux, Les Années, Ed.Gallimard (2008)

Les deux ouvrages ont en commun d’utiliser le récit à rebours de ses habitudes. L’histoire racontée est le fait du commun, du banal. Le récit y est anti-anecdotique, le Moi en paraît absent.

Chez Perec un couple modèle (au sens d’archétype) décrit par sa médiocre trajectoire commune les désirs et les frustrations, la grande errance et les échappées avortées d’une génération, dans un monde apparemment « consommable », mais diversement accessible. Annie Ernaux utilise la matière biographique pour explorer une époque, une « condition » ; l’itinéraire personnel permet d’ouvrir sur un « vécu » partageable et transposable à l’expérience des autres. Les photographies qu’elle décrit évoquent celles que l’on pourrait retrouver dans nos albums familiaux ou sur les étals des brocanteurs. Par l’écriture, elle opère la « transformation de ce qui appartient au vécu, au moi, en quelque chose existant tout à fait en dehors de ma personne […], quelque chose de compréhensible, au sens le plus fort de la préhension par les autres ». L’Ecriture comme un couteau, éditions Stock (2003)

Sur Les Années, lire la critique de Télérama.

Annie Ernaux, Les Années, extraits

Proposition d’écriture : Ecrire deux « temps », celui de l’enfance et celui de l’entrée dans l’âge adulte, de l’installation.  Donner sa vision de ce que fut chacun de ces deux temps, sa « mentalité » : les dominantes, les espoirs et les craintes, les objets du quotidien, les habitudes et les sujets de conversation…

Nos Ateliers d'écritures Poésie

Atelier d’écriture: « L’inventaire, entre ordre et désordre »

L’inventaire est une catégorie à part entière dans les exercices d’atelier d’écriture. Les listes constituent des points de départ aisés pour amener à l’écriture. Cependant, faire un inventaire « à la Prévert » exige un talent certain, une bonne connaissance de la langue et une forme d’esprit libre et subversif pour trouver des associations à la fois évidentes et inattendues, banales et insolentes. L’inventaire de Prévert inventorie le monde et nous en révèle l’ordre et le chaos : l’ordre dans la présence de catégories (statut social, objets, expressions…), d’ensembles cohérents (un jardin/des fleurs ; mois/année/minute/seconde) et le désordre dans l’assemblage étonnant de ces différentes catégories pour former des couples dont le simple accolement produit un effet humoristique. La composition du monde nous en démontre le peu de sérieux, alors que se côtoient dans un même vers (et peut-être dans un même espace) dix-sept éléphants et un juge d’instruction. Certaines associations apparaissent clairement irrévérencieuses : la « porte et son paillasson » étant immédiatement suivie du « monsieur décoré de la légion d’honneur », et l’ecclésiastique du furoncle !

A ce poème que l’on pourrait penser sans structure, puisqu’il s’agit d’une liste, plusieurs éléments confèrent un ordre interne : répétition, parallèles, oppositions, série (un, deux, trois, quatre…). Continuités et ruptures alternent, les termes étant reliés par le champ sémantique, la logique ou les usages (la douzaine d’huîtres est accompagnée de citron et de pain) mais l’on passe d’un univers à l’autre, d’une fonction sociale à un objet, d’une lame de fond à six musiciens, d’un vin blanc à un Petit Poucet !

Inventaire Jacques Prévert

L’atelier d’écriture que je propose s’ouvre sur une écriture d’inventaire, puis suggère d’utiliser cet inventaire comme une ressource, un réservoir de thèmes et de motifs. Pour écrire son propre inventaire, on procédera par associations, en variant le type d’association, et disjonctions. Plusieurs formules peuvent être imaginées.

Partie 1 : écriture d’inventaires

Première version : Pour l’auteur de la proposition d’écriture, il s’agit tout d’abord de suivre le parcours de Prévert en définissant des catégories plus ou moins larges et précises (« fossoyeur » : de « fonction sociale » à « métier ingrat »). On définira un canevas en donnant pour chaque vers la ou les catégories présentes. On peut reprendre exactement la structure du poème de Prévert ou proposer une structure différente.

Proposition d’écriture : écrire un inventaire en respectant l’ordre des catégories proposées ci-dessous.

Ex : objet du quotidien : un fer à repasser/ grade militaire : deux adjudants…

Minéral/ lieu / lieu/ statut social /lieu/ végétal/ animal/ aliment, aliment, aliment/expression/expression/statut social/ objet + son accessoire/statut social + son « accessoire »…(ect)

Deuxième version : Comme dans l’exercice précédent, il s’agira de répertorier des catégories (ici aussi plus ou moins précises, voire fantaisistes) dans le poème de Prévert : métier de la fonction publique, altération de la peau (furoncle), personnage de récitation enfantine (Monsieur Seguin), plat de brasserie…A ces catégories, présentées éventuellement sous forme de tableau à compléter, l’auteur de la proposition d’écriture pourra adjoindre des catégories de son invention.

Proposition d’écriture : Se créer tout d’abord un « réservoir » de mots ou d’expressions selon les catégories proposées (ou ses propres catégories). Pour écrire un inventaire, y piocher de façon aléatoire des éléments, et se laisser porter par les associations spontanées, par « ce qui vient », en privilégiant les sonorités et les rythmes plutôt que le sens. Ne pas censurer les assemblages les plus insolites !

Partie 2 : Exploitation de l’inventaire

Proposition d’écriture : Choisir dans sa liste un groupe de mots d’au moins quatre éléments.A partir de ces éléments, écrire un fait divers avec son titre caractéristique (« Plus de peur que de mal » ; « Bal tragique »…)

Proposition d’écriture : Choisir au moins 6 éléments de son inventaire et en faire un petit texte d’une dizaine de lignes. Au choix :

INTERVIEW D’UNE VEDETTE

GUIDE TOURISTIQUE

SYNOPSIS D’UN GUIDE TELE

QUESTION D’UN DEPUTE A L’ASSEMBLEE NATIONALE

ESSAI DE PHILOSOPHIE : QUATRIEME DE COUVERTURE

GROS, GROS MENSONGE