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Nos Ateliers d'écritures Récit

Les Autres, ces objets singuliers (2)

Première partie :

Support : Dans le bus, David Dumortier

« Qui n’a jamais eu dans le bus, quelqu’un en face de soi ? A priori, personne. Vous vous asseyez et un homme rêve dans le défilé des platanes. Il est monté deux stations avant vous, ou peut-être est-il là depuis toujours. Il existe pourtant des gens qui s’arrangent pour ne jamais se trouver en face de quelqu’un.

Ils sont debout, ils vous jurent qu’ils ne sont pas fatigués, que de toute façon ils descendent à la prochaine station, ou alors ils se placent devant et semblent assister le chauffeur dans sa conduite. Ce sont des gens qui ne peuvent pas vivre en forêt. Ils veulent être seuls et occupent le passage comme un peu de végétation au milieu des chemins. »

Dans le bus, extrait du recueil Ces gens qui sont des arbres, David Dumortier (Ed. Cheyne)

Ces poèmes en prose de David Dumortier sont à rechercher sur les rayonnages en section jeunesse, mais leur sensibilité, leur perspicacité démontrent une nouvelle fois l’audace (et le bon goût) des éditions Cheyne qui consiste à oser proposer autre chose aux enfants et adolescents que des textes lénifiants et inoffensifs qui parlent de cour d’école et de papillons !

Proposition d’écriture :

Trouver une comparaison ou une métaphore végétale ou animale qui vous semble caractériser un groupe, une catégorie d’individus, tels qu’ils apparaissent dans la rue, dans la quotidienneté et dont le comportement apparaît singulier, frappant.  A partir de cette comparaison ou métaphore, décrire cette catégorie et placer la comparaison en clôture de texte.

Microsoft Word – Le suricate

Deuxième partie :

Support : extraits de Bartleby le scribe, Herman Melville, Gallimard (1996)

Choisir quatre courts extraits mettant en évidence quatre moments de l’intrigue (ouverture du récit ; événement fondateur ; soupçons du narrateur, stratégies du narrateur).

Propositions d’écriture :

1) Inventer un personnage singulier, mais dont la « folie » ne soit ni violente, ni véritablement dérangeante. Construire sa marginalité supposée à partir des 3 éléments suivants :

–          Une manie alimentaire, vestimentaire :……………………………

–          Un leitmotiv :…………………………………………

–          Une attitude (corporelle) imperturbable : ……………………………………..

Faire apparaitre cette singularité en reprenant les étapes suivantes : « amener le récit » (1) ; événement fondateur (2) ; soupçons (3), réaction (4)

2) Trouver une raison à la douce déraison de Bartleby. Poursuivre le récit à partir de la phrase suivante :

« Je ne sais si je dois toujours divulguer certaine petite rumeur qui vint à mes oreilles quelques mois après le décès du scribe(…) La rumeur voulait que Bartleby… »

Nos Ateliers d'écritures Récit

Les Autres, ces objets singuliers… (1)

Deux ateliers thématiques autour de la question de l’altérité, du rapport à l’autre en tant qu’objet de notre regard, appréhendé à travers le philtre de nos perceptions, chosifié par nos représentations, catégorisé au gré de nos expériences et de notre éducation. L’autre, ou cette éternelle distance de l’incompréhension qui nous porte à la bêtise (de nos idées reçues) et nous fait endurer le tourment de la solitude.

Dans ces ateliers, il s’agira de mettre en évidence ces philtres et leurs mécanismes, et parfois leur violence ou leur absurdité. Au niveau de l’écriture, la recherche portera sur la parole anonyme de la foule, ces mots de n’importe quelle voix qu’il faut écrire pour vraiment les entendre, et sur la subjectivité montrée comme une sorte de variateur d’intensité, susceptible de dérèglements, produisant des décalages et des mises à distance ironiques.

Première partie :

Supports  : citation de  Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception (1945)

Le Dictionnaire des Idées reçues de Gustave Flaubert

« Autrui me transforme en objet et me nie, je transforme autrui en objet et le nie, dit-on. En réalité le regard d’autrui ne me transforme en objet que si l’un et l’autre nous nous retirons dans le fond de notre nature pensante, si nous faisons l’un et l’autre regard inhumain, si chacun sent ses actions non pas reprises et comprises, mais observées comme celles d’un insecte. »

Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception (1945)

« Médecine : S’en moquer quand on se porte bien.

Mélancolie : Signe d’élévation d’esprit et de distinction de cœur. (…)

Méridionaux : Tous poètes.

Message : Plus noble que « lettre ».

Métallurgie : Très chic.

Métamorphose : Rire du temps où on y croyait. Ovide en est l’inventeur.

Métaphore : Mauvais effet dans le style.

Métaphysique : On ne sait pas ce que c’est mais en rire. (…)

Moulin : Fait bien dans un paysage.

Moustache : Donne l’air martial.

Moustique : Plus dangereux que n’importe quelle bête féroce.

Moutarde : Il n’y a de bonne moutarde qu’à Dijon.

Ruine l’estomac. »

Le Dictionnaire des Idées reçues, in  Bouvard et Pécuchet, Gustave Flaubert

Proposition d’écriture :

Ecrire une liste de « gens » composée d’une dizaine de noms communs et de noms propres (ex : le policier municipal ; Mireille Mathieu…) ou plus selon l’inspiration, et les définir au moyen d’une ou plusieurs notations brèves sur le modèle du dictionnaire, exposant ce que le commun sait ou dit de cette personnalité ou de ce groupe de personnes.

Ex : « Mireille Mathieu : Toujours la même coupe de cheveux. Une star au Japon. »

Microsoft Word – Idées reçues sur quelques gens

Deuxième partie :

Support : Mes Amis, Emmanuel Bove, chapitre « Henri Billard » Ed. Nota Bene (2005)

Mes Amis est un roman drôle et cruel dont le protagoniste central se lamente sur sa misère financière et affective. Des rencontres éphémères, des échanges dérisoires, constituent les piteuses relations sociales que le titre rassemble dans l’expression trompeuse « Mes Amis » et qui tournent court quand elles ne tournent pas mal. L’humour naît de la perception décalée ou disproportionnée que le personnage a des pauvres événements de sa triste vie, sans dissiper complètement le malaise.

Dans Mes Amis, l’altérité est appréhendée de manière ambivalente : désir et méfiance, empathie et égoïsme, dépendance et tentatives manipulatoires.

Montrant tour à tour une hyper-vigilance dans l’analyse des comportements d’autrui et un manque total de discernement, ses précautions sont anéanties par sa maladresse, ou une naïveté qui confine parfois à la folie. Bâton (c’est son nom) se donne pour se faire battre !

Extrait : « J’ai connu Henri Billard dans un rassemblement devant une pharmacie (…) sentimental et indolent ».

Placer au centre d’un attroupement un être, à plaindre ou à envier, laisser agir sur lui les regards un instant et énoncer les commentaires  des spectateurs en désignant chaque intervenant par un trait distinctif, une attitude, un geste.

Support : Mes Amis, Emmanuel Bove Ed. Nota Bene (2005)

Extrait : « J’allais droit devant moi, une cigarette encore sèche aux lèvres (…) Là au moins, personne ne s’occupait de moi. »

Imaginer les circonstances d’un non-événement. L’observer du point de vue d’un personnage autocentré, particulièrement vaniteux… ou tout simplement amoureux ou malheureux ! Considérer chaque détail à travers ce prisme grossissant et déformant. Le personnage pourra passer d’un état à l’autre au gré des sentences absurdes de son jugement décalé.